Bébés échangés : la justice italienne reconnaît le lien avec la mère porteuse

(Belga) La justice italienne a débouté vendredi dans une retentissante affaire d’embryons échangés des parents biologiques qui réclamaient deux jumeaux nés le 3 août, en donnant priorité au lien de ces bébés avec leur mère porteuse, a-t-on appris de source judiciaire.

La juge Silvia Albano du Tribunal civil de Rome a estimé dans un document de seize pages que ce cas « n’est pas susceptible d’un recours devant la Cour constitutionnelle ». Les parents biologiques réclamaient que les deux bébés leur soient confiés, alors que la mère porteuse et son mari, qui les ont déjà déclaré à l’Anagrafe, l’état civil italien, ne voulaient pas les leur céder. La demande des parents biologiques « n’est pas conforme aux intérêts des enfants mineurs, à la stabilité de leur statut ni à leur droit de vivre avec ce qui est leur famille, selon l’ordre en vigueur » en Italie, a tranché la décision judiciaire sur ce cas particulièrement délicat. Selon « l’ordre italien, les enfants sont ceux de la mère qui les met au monde », a-t-elle argué. Le journal La Stampa avait révélé en avril dernier qu’à l’hôpital Sandro Pertini de Rome, une femme enceinte de plus de quatre mois de jumeaux ne portait pas les bébés conçus par fécondation assistée avec son mari, mais ceux d’autres parents. Cette femme l’avait appris au troisième mois de sa grossesse après un test destiné à déceler des problèmes génétiques, d’où il était ressorti que ni elle ni le père n’étaient les vrais parents génétiques des jumeaux. Selon la presse, l’erreur de l’hôpital à l’origine de cet échange d’embryons serait due à une presque parfaite homonymie entre les deux couples. A l’annonce de la naissance des deux petits jumeaux, les parents biologiques se sont déclarés « heureux que tout se soit bien déroulé » regrettant toutefois « de ne pas avoir le plaisir de pouvoir les serrer dans +leurs+ bras ». « Nous avons conscience de leur douleur, et nous en souffrons, ceci étant dit nous avions proposé de les rencontrer mais ils n’ont jamais répondu », a de son côté confié le « couple porteur ». La juge reconnait « le drame humain » des parents biologiques, qui s’étaient tournés vers l’hôpital pour donner satisfaction à leur droit à la procréation ». Mais elle a souligné qu’ils pourraient seulement avoir droit à un dédommagement. (Belga)

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