Bachar al-Assad fait un usage massif d’armes à sous-munitions, selon le rapport d’une ONG

(Belga) Le gouvernement syrien de Bachar al-Assad fait un « usage massif » d’armes à sous-munitions depuis la mi-2012, selon un rapport publié mercredi par la Coalition sur les armes à sous-munitions, regroupant 350 organisations de la société civile de plus de 90 pays.

Le rapport offre une vue d’ensemble de la mise en oeuvre de la Convention sur les armes à sous-munitions adoptée en 2008 et entrée en vigueur en 2010. Le rapport 2013 « détaille l’usage massif d’armes à sous-munitions par le gouvernement syrien au cours de la seconde moitié de l’année 2012 et de la première moitié de l’année 2013 », indiquent les experts. L’utilisation par la Syrie, Etat non signataire, de grandes quantités de ces armes a fait « de nombreuses victimes civiles »: au moins 165, sur les 190 victimes clairement identifiées dans le monde. Le rapport note aussi qu’il est « probable » que des armes à sous-munitions égyptiennes et russes, utilisées par la Syrie, aient été transférées dans le passé, et non au cours du conflit récent. « L’utilisation massive d’armes à sous-munitions par la Syrie a causé des victimes civiles inutiles, mais la condamnation générale de l’utilisation de cette arme interdite montre que la stigmatisation des armes à sous-munitions est forte », affirme Mary Wareham de l’ONG Human Rights Watch qui a participé à la rédaction du rapport. Au 31 juillet 2013, un total de 112 Etats ont signé ou adhéré à la Convention sur les armes à sous-munitions, qui interdit complètement l’utilisation, la production, le transfert, et le stockage de ces armes. Dix-sept pays, principalement en Asie et en Europe, continuent de produire des armes à sous-munitions ou se réservent le droit d’en produire à l’avenir. Parmi ces Etats producteurs, seuls trois sont connus comme ayant utilisé ces armes dans le passé: les Etats-Unis, Israël, et la Russie. Lors de l’utilisation de ces armes, un conteneur (bombe, obus, missile, roquette) transportant jusqu’à plusieurs centaines de mini-bombes, largué par voie aérienne ou terrestre (canon, lance-roquettes, véhicules de combat), éjecte les sous-munitions qui se dispersent sur un vaste périmètre et explosent, en principe, à l’impact. Mais nombre d’entre elles n’explosent pas au premier impact, et se transforment de fait en mines antipersonnel, mortelles pour les populations civiles. (Belga)

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire