Permis à 17 ans : un an de formation supplémentaire pour plus de sécurité

Obtenir son permis de conduire plus tôt, tout en bénéficiant d’une période d’apprentissage plus longue pourrait permettre de diminuer le taux d’accidents chez les jeunes. C’est pourquoi l’Institut Belge pour la Sécurité Routière (IBSR) et l’association d’automobilistes belges VAB plaident pour un abaissement du permis à 17 ans.

La formule préconisée par les professionnels belges existe déjà en Allemagne où le gouvernement a décidé d’abaisser l’âge minimum du permis de 18 à 17 ans. Les adolescents peuvent donc suivre des cours de conduite dès 16 ans. Ils peuvent alors passer leur pratique à 17 ans, sans pour autant être autorisés à conduire seuls. Les jeunes conducteurs doivent encore rouler avec un accompagnateur pendant une durée minimale de 1 an.

« L’idée globale est d’acquérir des connaissances de base avec un instructeur puis de s’exercer à la conduite sous la supervision de quelqu’un âgé de 30 ans au moins », a expliqué Maarten Matienko, porte-parole du VAB. « En Belgique, on peut aussi commencer la conduite accompagnée à l’âge de 17 ans. Seulement chez nous il n’existe ni formation pratique avec un moniteur qualifié ni examen préalable. Via la voie dites « libre », les jeunes peuvent directement apprendre à conduire avec l’accompagnateur de leur choix et donc pas nécessairement un bon conducteur. L’Allemagne est par contre plus stricte à ce niveau-là. « Les jeunes doivent d’abord suivre des cours professionnels et passer un examen pratique avant de pouvoir conduire avec des accompagnateurs non-qualifiés. »

« Au final, l’âge pour pouvoir conduire seul ne diminue donc pas, seul l’âge pour commencer la formation est avancé. »


Et c’est de là que vient le bénéfice de cette nouvelle formule, selon Benoit Godaert, porte-parole de l’IBSR. « Plus le temps d’apprentissage est long, plus le jeune sera capable de réagir efficacement aux dangers de la route car ce n’est pas tant l’âge mais l’expérience qui joue un rôle déterminant au niveau de la sécurité ».

Une enquête de l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE), menée conjointement avec la Conférence Européenne des Ministres des Transports, va également dans ce sens, affirmant qu’une solide expérience de la route et une longue pratique de la conduite accompagnée sont des facteurs incontestables de réduction des risques.

S’il est recommandé de consacrer au moins 50 heures à la conduite accompagnée avant l’obtention du permis, en Suède par exemple, l’expérience a montré qu’en augmentant cette durée à 120 heures (entre 5.000 et 7.000 kilomètres), on peut réduire d’environ 40 % le nombre d’accidents enregistré dans les deux années suivant l’obtention du permis.

Nombreux sont ceux, notamment dans les centre d’auto-école, qui estiment qu’à 16 ans le jeune manque de maturité pour gérer efficacement les risques liés à la conduite (vitesse, alcool,…).

Cette formule n’est toutefois pas prête d’être appliquée chez nous. L’IBSR réalise, actuellement, une enquête pour tenter d’identifier les facteurs qui mènent à une telle surreprésentation des jeunes dans les accidents de la route. Les résultats ne seront connus qu’à la fin de l’année. D’ici là aucun risque que la méthode de délivrance du permis ne change. En Belgique, les jeunes peuvent prendre des cours de conduite à 17 ans mais ne peuvent passer leur permis qu’à 18 ans.


E. M.

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