La Fiat 500 La Petite Robe Noire, la rencontre de deux univers complémentaires. © SDP

Les voitures bientôt transformées en objets de mode?

Désolé messieurs, la  » bagnole  » n’est plus chasse gardée ! Si la féminisation de l’univers automobile n’est pas neuve, la manoeuvre s’accélère. De quoi transformer nos véhicules en objets de mode ?

Toutes les marques s’accordent à dire que proposer un modèle qui  » parle  » aux femmes s’avère indispensable aujourd’hui. Pour faire pencher la balance vers le côté passionnel, les constructeurs utilisent généralement des séries spéciales. Et pour séduire une clientèle féminine, ils se tournent de plus en plus vers l’univers de la mode. La démarche n’est pas neuve, mais elle s’accélère ces dernières années. Ainsi, pour provoquer l’achat  » coup de coeur « , la Fiat 500 n’a pas son pareil. La championne pour faire chavirer le coeur des miss ?  » Si l’édition limitée La Petite Robe Noire de Guerlain a connu un franc succès chez les dames, nous constatons que la 500 by Gucci a rencontré un certain intérêt auprès des hommes également  » explique Stéphane Labous, CEO de Fiat Chrysler Automobiles Belgium. Nous remarquons que la clientèle féminine est très soucieuse d’élégance. C’est pour cette raison que nous avons développé des Abarth plus raffinées, comme les versions Turismo. Conséquence : aujourd’hui, 25 % de leurs propriétaires sont des femmes… « 

Autre signe qui ne trompe pas : la vague de personnalisation du véhicule, qui se répand comme une traînée de poudre ces dernières années. Les accessoires, lignes de finition et autres stickers qui déferlent tous azimuts depuis la réussite de l’aventure Mini de BMW renforcent la féminisation de l’objet automobile. Une même voiture peut ainsi revêtir une allure  » virile  » ou, à l’inverse,  » glamour « , tout en restant à la base unisexe. L’Opel Adam en est un parfait exemple. Si les versions Rocks, aux renforts de carrosserie contrastés, et Jam, aux appendices sportifs, plairont davantage aux hommes, les finitions Glam et Slam, plus raffinées, s’adressent clairement à un public plus girly.

DS, qui s’émancipe du giron de Citroën pour devenir une marque à part entière, pousse le concept encore plus loin et parle carrément d' » hypertypage  » de l’automobile pour l’avenir. Le concept Divine propose ainsi différents dresscodes, modifiables à l’envi, selon que monsieur ou madame emprunte la voiture.

Le rapprochement entre l’univers de la mode et celui de l’auto ne se cantonne pas pour autant aux engins urbains mais se transforme progressivement en lame de fond. Les SUV s’y convertissent – le Captur de Renault s’offre, par exemple, une griffe Helly Hansen, la marque norvégienne spécialisée dans le textile. Mais aussi, événement plus rare vu leur côté assez conservateur, les berlines premium. Pour le lancement de sa nouvelle XE, Jaguar s’est ainsi adjoint les services de la créatrice Stella McCartney, qui lui a offert un relooking complet. L’occasion de faire le buzz durant la Fashion Week en l’utilisant comme voiture VIP officielle quelques jours avant son entrée au Mondial de l’automobile.

L’importance de cette féminisation automobile varie selon les époques. Il suffit de regarder l’évolution d’un des véhicules les plus vendus en Europe, l’Opel Corsa.  » La première ligne, en 1982, était plutôt masculine. Un choix payant, puisque cette génération s’est vendue à 3,1 millions d’exemplaires. La deuxième version, lancée en 1993, se voulait beaucoup plus sophistiquée. En plus de proposer des équipements rassurants, la Corsa est devenue plus ronde, avec des lignes douces, rassurantes, et des phares façon yeux de biche. Résultat : 4 millions d’unités écoulées.

Par Jean-François Christiaens

Découvrez l’intégralité de cet article dans Le Vif Weekend de ce vendredi 7 novembre 2014.

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