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La voiture professionnelle ne connaît pas la crise ?

Le bouleversement du marché des voitures professionnelles n’aura donc pas eu lieu, en 2012, comme craint lors de la refonte du système de calcul de l’avantage de toute nature.

Calculé précédemment sur la base des émissions de CO2 et de l’usage privé estimé de façon forfaitaire, l’avantage de toute nature des voitures de société a évolué sensiblement en cours d’année. Dorénavant, le calcul tient compte également de la valeur catalogue du véhicule, y compris la TVA et le coût de toutes les options, mais à l’exclusion des remises. Partant du constat simple que, plus le véhicule de société retenu coûte cher et émet du CO2, plus l’avantage imposable devient élevé, tout le secteur s’attendait au moins à un glissement vers des modèles plus petits (moins chers), des motorisations moins puissantes (plus pauvres en CO2) et des niveaux d’équipement plus basiques (ne gonflant pas le prix total catalogue). Les analystes prévoyaient même une baisse significative des parts de marché des marques premium.

Si cette prévision ne s’est pas confirmée, le nouveau calcul a-t-il néanmoins modifié le comportement de la clientèle professionnelle ? Les clients « fleet » se tournent-ils réellement vers des modèles plus compacts, moins puissants ou moins bien équipés ? « On constate effectivement une évolution des ventes de nos modèles compacts, les Classe A et B, confirme-t-on chez Mercedes. Si ces deux modèles compacts représentaient 20 % de notre volume en 2011, ce chiffre a grimpé à 40 % au cours de l’exercice 2012. » Mais ce changement sensible s’explique, en partie, par la refonte complète de ces deux modèles qui devenaient vieillissants en 2011. Chez BMW, Christophe Weerts, porte-parole de la marque, livre d’ailleurs un autre son de cloche. « Sans changement, c’est toujours la Série 3, notre modèle de milieu de gamme, qui enregistre le meilleur résultat. Mais la bonne surprise, poursuit-il, réside plutôt dans le fait que nous avons vendu quasiment autant de Série 5 (7 157 unités) que de Série 1 (7 540 unités) et autant de X3 que de X1. » S’il n’y a donc pas eu de glissement massif vers des modèles plus compacts chez BMW, on reconnait toutefois que les motorisations retenues par les clients professionnels ont été plus modestes. Le succès des 520d au détriment des 525d, est, par exemple, sensible. D’une manière générale, si le niveau de CO2 moyen des voitures particulières a augmenté en 2012, celui des voitures professionnelles continue de baisser sensiblement. Pour la première fois, il est d’ailleurs plus bas que celui des voitures particulières. « Par contre, remarque Christophe Weerts, si les clients optent pour des motorisations moins puissantes, émettant moins de CO2, ils en profitent pour se faire plaisir en piochant un peu plus d’options. »

Si, pour les marques premium, les modèles de milieu de gamme se portent finalement toujours assez bien, on note tout de même un ralentissement des ventes des voitures les plus exclusives. « Les modèles affichant un prix catalogue supérieur à 70 000 euros pâtissent des nouvelles mesures fiscales, souligne-t-on ainsi chez Mercedes. Une constatation d’autant plus désolante que ce sont ces versions, véritables précurseurs et concentrés de technologie, qui permettent d’introduire de nouvelles technologies de pointe qui trouvent ensuite leur chemin dans le reste de la gamme. »

J.-F. C

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