« Armstrong n’est que l’arbre qui cache la forêt » pour l’auteur du Dictionnaire du dopage

(Belga) Pour le médecin du sport français et auteur du Dictionnaire du dopage, Jean-Pierre de Mondenard, l' »affaire Armstrong n’est qu’une affaire de plus après celles de Festina et de Puerto ». « Mais, les données restent inchangées et ce sont toujours les mêmes à la manoeuvre », a-t-il réagi vendredi aux aveux de l’ancien septuple vainqueur du Tour de France.

Pour le spécialiste du dopage, on se trompe de débat en focalisant toutes les questions sur la seule personne de Lance Armstrong. « Le sport spectacle et les fédérations internationales rendent le dopage prégnant dans le cyclisme professionnel. La sortie médiatique du coureur américain ne démontre qu’une seule chose: l’inefficacité de la lutte anti-dopage et de l’UCI (Union cycliste internationale, NDLR) dont les dirigeants devraient démissionner pour marquer le coup », a commenté M. de Mondenard. Pour renforcer son point de vue, il n’hésite pas à revenir sur la défense de l’ancienne équipe Once et celle d’Armstrong. « L’équipe espagnole s’est toujours réfugiée derrière les 500 tests négatifs subis entre 1994 et 1998. Que dire de l’attitude de l’UCI qui, en 1999, année de la première victoire d’Armstrong au Tour, a accepté a posteriori pour l’Américain une ordonnance écrite antidatée concernant un corticoïde?  » L’auteur de plusieurs ouvrages sur le dopage sportif met aussi en avant le « système Armstrong ». La base, ce fut de créer une équipe avec des coureurs particulièrement dociles et dont le potentiel en faisait des candidats à la victoire finale. « De plus, tout était mis en oeuvre pour lui assurer la victoire aux Champs-Elysées. Après une étape de montagne, Armstrong prenait un hélicoptère privé pour redescendre dans la vallée en réduisant au maximum les temps de trajets. Il y avait un Tour de France pour lui et un autre pour ses concurrents. » Enfin, M. de Mondenard s’insurge contre la vision de l’USADA. « L’instance américaine parle d’un système de dopage des plus sophistiqués. La même façon de se droguer existait déjà avec Richard Virenque et même avec les athlètes d’Europe de l’Est dans les années 80 », conclut-il. (MANDEL NGAN)

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