Après avoir forcé la supervision européenne, Berlin ménage une souplesse pour ses banques

(Belga) Après avoir obtenu en juin que la Banque centrale européenne (BCE) supervise directement les quelque 6.000 banques de la zone euro, l’Allemagne a obtenu vendredi l’assurance que Francfort ne regardera quand même pas de trop près dans les comptes de ses banques régionales (« landesbanken »).

Lors du dernier sommet européen, les chefs d’Etat et de gouvernement des 27 ont entériné la possibilité d’une recapitalisation directe de banques en difficulté par le Mécanisme européen de stabilité (MES). En contrepartie de cette concession, pensée en premier lieu pour les banques espagnoles, l’Allemagne a imposé le principe d’une supervision européenne directe. Pas question en effet de refinancer une banque espagnole sans avoir un mot à dire sur sa gestion. Il a donc été convenu que la supervision des banques serait transférée au niveau européen, et plus précisément à la BCE. La Commission a déposé une proposition législative en ce sens début septembre. Depuis lors, toutefois, le dossier avance peu, en raison notamment d’un blocage… allemand. Selon de nombreux observateurs, Berlin craint que la BCE n’inspecte de trop près les comptes de ses landesbanken, dont les difficultés sont notoires. La chancelière allemande a donc obtenu dans la nuit de jeudi à vendredi certaines assurances. La BCE sera bien le superviseur ultime de toutes les banques de la zone euro, mais, en vertu d’un principe de délégation, le contrôle quotidien pourra être exercé par les superviseurs nationaux, a-t-il été convenu. (BERNAL REVERT)

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