Alphabétisation: le groupe d’experts de haut niveau de l’UE lance un signal d’alarme

(Belga) A deux jours de la Journée internationale de l’alphabétisation (8 septembre), le groupe d’experts de haut niveau de l’Union européenne en la matière a dévoilé son rapport jeudi. Et les conclusions n’en sont pas réjouissantes puisqu’il stipule que pas moins d’un jeune de 15 ans sur 5 (20 pc) et près de 75 millions d’adultes en Europe ne possède pas les compétences de base en lecture et en écriture ! L’occasion donc de lancer un signal d’alarme.

Les chiffres belges, selon une étude PISA de 2009, sont néanmoins meilleurs que la moyenne européenne puisque le pourcentage d’élèves ayant du mal à lire est estimé à 17,7 pc. Le rapport de 80 pages rédigé par le groupe d’experts créé par Androulla Vassiliou, commissaire européenne à l’éducation, la culture, la jeunesse et au multilinguisme, énonce une série de recommandations. Celles-ci vont de la création, par les parents d’une culture de la lecture chez leurs enfants, jusqu’à l’installation de bibliothèques dans des lieux inhabituels, en passant par la nécessité d’attirer plus d’hommes dans les métiers de l’enseignement afin qu’ils servent de modèles aux garçons qui lisent moins que les filles. A cet égard, le rapport souligne un important écart entre les sexes, le taux de jeunes ayant du mal à lire s’élevant à 13,3 pc chez les filles et à 26,6 pc pour les garçons. Outre ces conseils généraux, l’étude donne aussi une série de pistes plus spécifiques, déclinées en fonction de l’âge. Par exemple, sur l’importance de l’investissement dans l’éducation et l’accueil des enfants dès la maternelle. A l’école primaire, il serait bon, selon le groupe d’experts, d’engager davantage de spécialistes de la lecture. Il faudrait aussi un changement d’attitude face à la dyslexie, dit le rapport. Celui-ci préconise enfin une diversification des opportunités d’apprentissage pour les adultes. Ce rapport sera évoqué les 4 et 5 octobre lors d’une réunion entre la commissaire Vassiliou et les ministres de l’Education de l’UE. L’objectif étant de réduire le taux de jeunes de 15 ans faibles en lecture -actuellement de 20 pc- à 15 pc d’ici 2020. (MUA)