Allemagne: Merkel critiquée pour ses généreuses promesses électorales

(Belga) Les promesses électorales chiffrées à plusieurs milliards d’euros présentées lundi par la chancelière allemande Angela Merkel ont suscité critiques et railleries en Allemagne lors de la présentation du programme de la CDU. Même dans les rangs de son propre camp conservateur, des doutes sont apparus. A gauche, certains parlent d' »escroquerie ».

Dans son premier grand discours de campagne à trois mois des élections législatives du 22 septembre, Angela Merkel a exclu toute hausse d’impôts, contrairement à ce que prévoit l’opposition social-démocrate (SPD) et verte. « Avec nous il n’y aura pas de hausses d’impôts », a martelé la chancelière devant les 600 délégués de son parti, l’Union chrétienne-démocrate (CDU), et de sa petite soeur bavaroise, l’Union chrétienne-sociale (CSU), réunis à Berlin. « Nous devons tout faire pour soutenir la croissance, pour créer des emplois et nous devons laisser de côté tout ce qui met en danger » ces objectifs, a estimé Mme Merkel. Or relever les impôts, « c’est la mauvaise voie » à prendre, a-t-elle dit. La principale formation d’opposition, le SPD a dénoncé un programme qui s’apparente à « un conte de fée ». Hausse – non chiffrée – des allocations familiales et relèvement des retraites des mères de famille figurent en tête des priorités de la chancelière, qui visera en septembre un troisième mandat de quatre ans. La CDU prévoit en outre un nouveau mode de calcul de l’impôt sur le revenu qui devrait progressivement favoriser les familles avec des enfants, et un programme d’investissements dans les infrastructures routières dont le montant est évalué à environ 25 milliards d’euros. Le parti de la chancelière s’inspire aussi des propositions des sociaux-démocrates en lançant l’idée d’un plafonnement des hausses de loyers. Autant de généreuses propositions qui vont à l’encontre de la politique européenne de l’Allemagne, chantre de la rigueur. Le rival social-démocrate d’Angela Merkel, Peer Steinbrück, a fustigé ce programme qui contient, selon lui, « beaucoup de platitudes et de promesses creuses ». Le dirigeant du SPD, Sigmar Gabriel, est même allé jusqu’à évoquer « une escroquerie » caractérisée par des promesses qui ne sont pas finançables. La CDU n’a pas chiffré le montant de ses promesses mais selon la presse, elles pourraient s’élever à 28 milliards d’euros. (Belga)

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