AJP: « Contre toute forme de censure pour tout travail journalistique et tout support »

(Belga) L’Association des Journalistes Professionnels (AJP) a réagi mercredi à l’ordonnance du tribunal des référés interdisant la publication d’une enquête réalisée par l’hebdomadaire Soir Magazine sur le procès dans lequel un proche d’une personnalité publique est cité. « Nous avons toujours défendu l’interdiction de toute forme de censure pour tout travail journalistique et tout support », a rappelé Jean-François Dumont, secrétaire général adjoint de l’AJP. L’hebdomadaire est absent des kiosques ce mercredi.

Comme le rappelait l’AJP lors d’une autre affaire de censure préalable, opposant la SA Moulinsart à la RTBF, l’article 25 de la Constitution belge garantit la liberté de la presse. Il se termine en mentionnant explicitement: « la censure ne pourra jamais être établie ». L’interdiction de censure a donc une base constitutionnelle. Dans cette affaire, la Belgique avait finalement été condamnée par la Cour européenne des droits de l’Homme car l’ordonnance rendue à l’époque en extrême urgence manquait de base légale pour appliquer la censure. « Le principe a donc été renforcé par la décision de la Cour et pas uniquement pour les médias audio-visuels », précise l’AJP. « En Belgique, le système s’appuie sur la ‘répression’ a posteriori des délits (de presse). Tout contrôle a priori de l’information, avant diffusion ou publication, qu’il s’agisse d’un contrôle gouvernemental ou judiciaire, est interdit », peut-on encore lire dans un dossier consacré par l’AJP sur le sujet. « Nous n’exigeons certainement pas l’immunité pour les journalistes. La principe de responsabilité pour ceux-ci existe quant à leur travail. Ils peuvent faire l’objet d’action en justice, mais à posteriori », commente M. Dumont. Mais, remarque encore l’AJP, il existe dans la jurisprudence un courant minoritaire récent qui « fait fi de l’interdiction constitutionnelle et réinstaure des mesures de contrôle préalable de l’information ». Un courant qui considère notamment que les dispositions de la Constitution s’inscrivent dans un contexte historique totalement différent de celui d’aujourd’hui. « Nous rejetons cet argument. L’absence de censure est un principe de base qui doit suivre l’évolution récente des médias », conclut l’Association des journalistes. (VIM)

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire