Abdication – Des vice-premiers ministres qui expriment leur surprise

(Belga) Les différents vice-premiers ministres interrogés après la déclaration du premier ministre ont insisté sur leur surprise devant l’annonce faite par le Roi. Initialement, le comité ministériel restreint devait se tenir au Lambermont, résidence de fonction de M. Di Rupo, et être consacré aux dossiers budgétaires. Ils n’ont appris qu’au dernier moment le changement de lieu de la réunion -finalement convoquée au Palais Royal- et compris que son objet serait tout autre.

« C’est tout à fait une surprise », a confié le vice-premier MR, Didier Reynders. Au cours de la réunion, le Roi a semblé ému quand il a annoncé sa décision. « Sur le plan personnel, c’est une décision très lourde et difficile à prendre », a ajouté M. Reynders. « C’est une décision totalement personnelle, qu’il a mûri et prise en son for intérieur ». Aux yeux du ministre des Affaires étrangères, le prince Philippe est prêt à assumer sa nouvelle fonction. M. Reynders a eu l’occasion de le suivre au cours de diverses missions économiques à l’étranger, a-t-il rappelé. L’accession au trône de Philippe aura lieu le 21 juillet, un peu moins d’un an avant les élections de 2014, décrites comme le « grand » scrutin qui attend la Belgique. Le Roi « a souhaité que le Prince Philippe puisse exercer quelques mois avant les élections sa nouvelle fonction », a souligné M. Reynders. « C’est une autre personnalité, un autre homme, ce sera un autre Roi », a-t-il encore dit. Le vice-premier ministre Open Vld, Alexander De Croo, a également exprimé sa surprise même s’il est apparu qu’Albert II avait sur le plan physique de plus en plus de difficutlés à exercer sa fonction. « Si quelqu’un, à 79 ans, après 20 ans de règne, dit qu’il ne peut plus exercer son rôle, le monde politique n’a pas d’autre choix que de respecter cette décision. Qui serions-nous pour dire: non, ce n’est pas le moment? » Dans son discours, le Roi a évoqué une institution royale qui devait évoluer avec son temps. « Nous vivons dans une monarchie parlementaire: c’est le peuple, le parlement qui définit le spectre dans lequel le Roi joue son rôle », a fait remarquer le libéral flamand. M. De Croo n’a toutefois pas voulu s’avancer davantage sur le sujet -son parti s’est prononcé il y a quelques années en faveur d’une monarchie protocolaire. « Je pense qu’aujourd’hui, il y a eu suffisamment d’événements pour entretenir encore d’autres débats ». Selon le président de la Chambre, André Flahaut (PS), le moment de cette annonce est bien choisi. Le gouvernement a pu régler le budget et la réforme de l’Etat est sur les rails. « Et il y a encore du temps avant les élections pour faire du bon travail avec le nouveau Roi », a-t-il expliqué. (Belga)

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