Abattage rituel – La campagne de Gaïa choque les communautés juive et musulmane

(Belga) La campagne menée par l’association de défense des animaux Gaïa à propos de l’abattage rituel a choqué des représentants des communautés juives et musulmanes qui y voient une façon de les stigmatiser.

Pour promouvoir l’étourdissement avant l’abattage, Gaïa a fait diffuser à l’occasion de la Fête du sacrifice un spot radio censé exprimer les pensées d’un mouton. Les mots choisis assimilent l’animal à un homme qu’on enverrait vers un lieu d’extermination. « Un nouvel exemple d’antropomorphisme qui conduit les militants de Gaïa à banaliser le crime de génocide », a dénoncé Nicolas Zomersztajn, rédacteur en chef de la revue « Contacts » du Centre Communautaire Laïc Juif (CCLJ), sur le site de l’organisation. M. Zomersztajn s’interroge sur les méthodes de choc utilisées par Gaïa. « La comparaison avec une rafle et processus génocidaire illustre parfaitement les méthodes controversées de cette association de défense des animaux », dit-il avant d’appeler à un débat serein sur cette pratique. « Personne n’ignore la souffrance des bêtes avant leur mise à mort en abattoir. Les citoyens, les responsables politiques et religieux en sont conscients. C’est la raison pour laquelle un débat serein vaut mieux qu’une campagne choquante et susceptible de stigmatiser à nouveau les Juifs et les musulmans pratiquants, assimilés cette fois-ci à des bourreaux auteurs du pire des crimes », a-t-il ajouté. « Une démarche qui frôle le racisme », juge-t-on du côté de l’Exécutif des musulmans de Belgique. Selon la vice-présidente Isabelle Praile, l’abattage rituel pratiqué selon les règles est la meilleure manière de respecter le bien-être animal, plus efficace que certaines méthodes d’étourdissement: il veille à la qualité de l’alimentation de l’animal, prescrit l’affûtage parfait de la lame du couteau et fait de cacher celui-ci à la vue de l’animal, etc. « Quand vient la Fête du sacrifice, Gaïa utilise tous les standards de l’émotionnel et du sensationnel et cible une communauté. Ce n’est pas honnête. Derrière cette façon de faire, il y a d’autres objectifs: on instrumentalise une fête pour en fait l’interdire », a-t-elle déploré. La vice-présidente ne nie pas qu’il y ait des abus mais estime qu’il faut travailler sur leurs causes, à commencer par des infrastructures insuffisantes. (Belga)

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