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Le coup d’État, une transition classique en Afrique

Le Vif

En Afrique, il n’est pas rare qu’un régime soit balayé par un coup d’État. Tout comme on ne rechigne pas à chipoter à la constitution pour se maintenir au pouvoir. Le point sur les différents pays africains.

Les arrangements avec la Constitution ne sont pas rares en Afrique comme le remarque Le Monde « 8 des 54 chefs d’État africains actuellement au pouvoir ont réussi à s’y maintenir à la faveur d’une modification de la Constitution. » Soit en Angola, au Cameroun, au Tchad, en Ouganda, Éthiopie, Zimbabwe, Burundi, Algérie. On y songe aussi très sérieusement en République démocratique du Congo, au Rwanda ou encore au Congo-Brazzaville.

Certains dirigeants sont même au pouvoir depuis plus de 30 ans comme Edouardo Dos Santos en Angola ou Paul Biya au Cameroun, Teodoro Obiang Nguema en Guinée équatoriale ou encore Robert Mugabe au Zimbabwe.

Le Burkina Faso baigne dans l’instabilité depuis un an, quand l’insurrection populaire a balayé le régime de Blaise Compaoré. Après 27 ans au pouvoir celui-ci souhaitait briguer rien de moins qu’un cinquième mandat. Mais cette ambition fut stoppée nette par un mouvement de grogne sans précédent. Suite à ces évènements, c’est le lieutenant-colonel Isaac Zida qui s’autoproclame chef de l’État. Ce dernier sera remplacé moins d’un mois plus tard par le diplomate Michel Kafando qui devient chef de l’État intérimaire jusqu’à la tenue d’élection prévue pour 11 octobre 2015. Des élections incertaines depuis ce jeudi 17 septembre et le coup de force de putschistes qui ont placé un général proche de l’ancien président Blaise Compaoré à la tête de l’état.

Qu’un coup d’État sonne le glas d’un régime n’est pas une exception non plus puisque ce fut le cas pour la Mauritanie, le Mali, le Niger, la Guinée, la Guinée Bissau, Le Tchad, le Soudan, la République centrafricaine, l’Ouganda, la république du Congo, la Guinée équatoriale ou encore Madagascar. Par ailleurs, trois pays africains ont été renversés par une révolte populaire. 12 dirigeants africains sont aussi morts au pouvoir et ce n’est pas un hasard puisque la grande majorité des dirigeants africains est âgée. Voire très âgée puisqu’un tiers dépasse même les 70 ans.

En gros, seul 12 pays sur toute l’Afrique ont connu une transition classique lors du dernier changement de régime.

Cependant, petite note d’espoir, un putsch peut être suivi par des élections libres et transparentes précises encore Le Monde. Comme ce fut le cas au Mali, en Guinée ou au Niger. Néanmoins, comme le fait remarquer Le Monde, les élections peuvent aussi être utilisées pour légitimer un pouvoir. Pour preuve « Dans la moitié des cas où un scrutin présidentiel est organisé, la validité de son résultat est mise en cause par les opposants comme par les observateurs internationaux. »

Droit de réponse de l’Ambassade d’Éthiopie à Bruxelles aux affirmations du Vif concernant l’Éthiopie

Le 18 Septembre 2015, Le Vif a affirmé erronément que la Constitution éthiopienne a été amendée pour prolonger le mandat du Premier Ministre Hailemariam Desalegn. Ces suppositions sont tirées du journal Le Monde, qui avait affirmé que le Premier Ministre a amendé la Constitution pour rester au pouvoir2. Cette accusation est sans fondement, car laConstitution éthiopienne n’a jamais été amendée depuis son adoption en 1995.

Depuis l’adoption de la Constitution, la nomination du Premier ministre suit les dispositions de la Constitution : « 1. Le Premier Ministre est élu par les membres de la Chambre des Représentants du Peuple. 2. Le pouvoir du Gouvernement est assumé par le parti ou la coalition politique constituant une majorité à la Chambre des Représentants du Peuple » (Article 73 de la Constitution de la République Fédérale Démocratique d’Éthiopie).

La Constitution éthiopienne, adoptée en 1995, est basée sur des principes démocratiques, la participation citoyenne et les droits de l’Homme. La procédure d’amendement de la Constitution nécessite une majorité à la Chambre des Représentants du Peuple, à la Chambre de la Fédération et dans les parlements régionaux (Article 105 de la Constitution de la République Fédérale Démocratique d’Éthiopie).

Le processus de démocratisation de l’Éthiopie est continu et irréversible, et personne ne peut nier qu’il avance pas à pas. La démocratie, la paix et le développement sont les piliers de la Constitution. Les résultats des élections nationales et régionales en 2015, validée par les observateurs nationaux, par l’Union Africaine et par d’autres observateurs internationaux, montrent que le Gouvernement actuel, mené par le Premier Ministre Hailemariam Desalegn, a reçu la confiance populaire pour poursuivre la politique de développement et de démocratisation du pays. Le gouvernement est prêt à mener le pays vers ces transformations économiques et sociales pour le bien-être de son peuple, et il est plus déterminé que jamais à respecter la Constitution et à mettre en oeuvre les valeurs des droits de l’homme et de la démocratie.

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